Dans l’absolu, il ne faudrait jamais avoir à se forcer. Toutefois, si nous attendons d’être dans le même état d’excitation qu’au début de notre histoire, quand le désir était là sans que nous n’ayons rien à faire, nous n’allons pas faire l’amour fréquemment !
Le soir, nous avons plus souvent envie de dormir que de batifoler, et le matin, pas vraiment le temps ni la tranquillité d’esprit pour le faire. Si “se forcer” n’aurait aucun sens, parlons plutôt d’une position active animée de la volonté de ne pas laisser s’endormir notre désir, en le poussant un peu par un travail d’anticipation : se voir en train de faire l’amour, par exemple, déclenche souvent l’envie. Et dans l’action, nous nous rendons compte que nous n’étions pas si épuisés et que c’est délicieux. Comme lorsque nous allons au théâtre ou chez des amis en traînant un peu les pieds et finissons par passer une soirée formidable !
Mais attention, si lutter contre sa paresse de ce mettre en mouvement est bénéfique, parce que nous y découvrons alors toute l’étendue de notre capacité, faire l’amour en cédant à la pression est un vrai tue-l’amour. Lorsque l’un se contraint par peur que l’autre s’en aille ou fasse la tête, il développe de la rancœur, et cette agressivité non exprimée déclenchera des guerres sur d’autres sujets… Ou bien, si la femme accorde ses “faveurs” pour faire plaisir à son compagnon, comme elle donnerait une récompense à un petit garçon, elle s’installe dans une position maternelle, peu propice à l’excitation sexuelle de l’un et l’autre. Quoi qu’il en soit, quand homme et femme ne savent pas dire non, leur corps finira par le faire pour eux, avec un problème d’érection et une éjaculation précoce par exemple pour le premier, une absence de lubrification et d’orgasme par exemple pour la seconde.
Savoir dire non est l’expression d’une liberté et ce n’est que dans la liberté que s’initie la sexualité.
A vous à présent de faire le tri entre vos actions qui nient vos besoins de dire non, et vos non qui nient votre capacité à l’action…